Devant moi, l’infini. Derrière aussi. A ma droite, à ma gauche, vers le haut ou les tréfonds, toujours l’infini. Avant moi l’éternité, après moi également, certainement, au moins un temps.
En cet état de Tesla, je sais que je suis dans la vérité pure du constat, une échelle insupportable. Si je suis une énergie qui vibre, si ma conscience n’a conscience que de ce qu’elle peut percevoir, il y a fort à parier qu’elle est nécessairement impotente, que je fais du bruit que je n’entends pas, malgré moi, ailleurs, autrement.
Cette pensée aussi pleine que fugace, aussi grande que rien de plus grand ne puisse être pensé, est-elle une note qui déborde, un silence ? Etre en conscience d’être parfaitement égal à soi donne-t-il un ton ?
Dans le monde de Tesla, oui, j’imagine que oui. La saisie de soi serait un état d’âme, un état d’être assimilable à une note, l’être-là. Pour la majorité cette note est un Graal qui efface les malheurs dans une harmonie salvatrice. Aussi, ils sourient et la note se fausse. Il faut rester et tenir quelques moments sur le bronzarium de l’âme pour comprendre qu’il va falloir choisir, que les notes ne sont des notes identifiables en son que dans un temps fini, un espace entouré de leur absence.
Il faut choisir où ne plus être et à quelle fréquence.